Semaine NSI : Au cœur d’une spécialité qui prépare aux métiers du numérique

Des adolescents (lycéens) filles et garçons qui travaillent sur des ordinateurs dans une salle de classe, couleurs vert foncé, gris, beige, noir.

La spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques) occupe aujourd’hui une place essentielle dans le paysage éducatif français. Au lycée, cette spécialité scientifique attire de plus en plus d’élèves qui souhaitent comprendre les systèmes numériques, les algorithmes, les données informatiques et les technologies sur lesquelles reposent notre société.

À l’heure où l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la programmation et l’ingénierie logicielle transforment le monde, la spécialité NSI joue un rôle déterminant : elle forme les futurs acteurs du numérique et développe une culture scientifique et technique désormais indispensable, que les élèves poursuivent leurs études en mathématiques, informatique, sciences, ingénierie ou dans d’autres domaines.

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À l’occasion de la Semaine du Numérique et des Sciences Informatiques, nous souhaitons mettre à l’honneur cette spécialité et celles et ceux qui la font vivre : des enseignants de NSI engagés, passionnés, et souvent pionniers dans leurs établissements.

NSI : Une spécialité qui ouvre des portes

Proposée en classe de première et de terminale, la spécialité NSI fait partie des spécialités les plus liées aux métiers du numérique. Elle permet aux élèves de découvrir de nombreuses notions fondamentales :

  • la programmation (souvent en Python),
  • l’algorithmique et la logique,
  • les structures de données (listes, arbres, piles),
  • les systèmes informatiques,
  • l’architecture matérielle et logicielle d’un ordinateur,
  • le fonctionnement des réseaux et d’Internet,
  • les bases de données et la modélisation de l’information,
  • la résolution de problèmes concrets à travers des projets.

Ces notions font partie intégrante du programme officiel de NSI et sont travaillées à l’aide de cours, d’exercices, de TD, de TP, de projets interdisciplinaires et parfois d’épreuves pratiques.

La spécialité NSI n’apprend pas seulement à coder : elle vise à comprendre pourquoi les technologies fonctionnent, comment les données circulent et comment les systèmes sont conçus. Pour de nombreux élèves, choisir la spécialité NSI au lycée constitue une préparation idéale pour le bac, mais aussi pour leurs études supérieures en informatique, sciences, ingénierie, mathématiques ou technologies du numérique.

La spécialité NSI ouvre de très nombreux débouchés, que ce soit via une prépa, un BUT/BTS, une licence ou une école d’ingénieur, et permet d’accéder à des carrières dans l’informatique, la cybersécurité, le développement ou encore les systèmes et réseaux. Pour en savoir plus : https://www.letudiant.fr/lycee/specialites-bac-general/article/orientation-post-bac-que-faire-apres-la-specialite-nsi.html 

Une spécialité portée par des enseignants passionnés

Derrière le succès de la spécialité NSI se trouvent des enseignants, parfois professeurs de mathématiques, de physique-chimie ou de technologie, qui ont choisi d’élargir leurs compétences pour enseigner l’informatique au lycée.

Nous avons échangé avec deux enseignants de NSI aux parcours différents mais animés par la même passion.

L’un d’eux, enseignant depuis 1995, a repris des études d’informatique pour obtenir un master et enseigne aujourd’hui exclusivement l’informatique : SNT, NSI et algorithmique. Pour favoriser l’autonomie, il a conçu ses propres ressources pédagogiques : cours, exercices, TP, dossiers PDF, corrigés, ainsi qu’un site regroupant toutes les notions du programme. Il a également instauré un rituel d’apprentissage très apprécié : “le code du jour”, un petit exercice algorithmique pour commencer chaque classe, soutenu par sa web app Exopy, pensée pour le lycée comme pour le collège.

De son côté, Fabien Roca, ancien professeur de Physique-Chimie devenu spécialiste NSI, raconte une passion née très tôt, des MO5 de son école primaire aux premiers programmes en Turbo Pascal. Autodidacte puis formé à l’université, il contribue à un cercle académique dédié à la spécialité NSI. Dans ses classes, il développe des activités concrètes, centrées sur des projets, des défis et des situations pratiques qui permettent aux élèves de comprendre en profondeur les notions du programme.

Des pratiques pédagogiques variées, centrées sur l’autonomie

Des adolescents (lycéens) filles et garçons qui travaillent sur des ordinateurs dans une salle de classe, couleurs vert foncé, gris, beige, noir.

Les deux enseignants insistent sur un aspect clé de la spécialité NSI : l’informatique ne peut pas s’enseigner de manière magistrale.

Pour maîtriser les algorithmes, les systèmes informatiques, les bases de données ou les langages de programmation, les élèves doivent pratiquer. Dans leurs classes, ils travaillent donc régulièrement à travers :

L’hétérogénéité est l’un des défis majeurs de la spécialité NSI. Certains élèves arrivent très expérimentés en Python ou en algorithmique, d’autres découvrent les bases de l’informatique.

Pour répondre à cela, Fabien Roca propose des défis supplémentaires, des problèmes plus complexes ou des algorithmes avancés à ceux qui progressent rapidement. Cette approche permet de maintenir l’engagement, d’encourager la créativité numérique et d’introduire des notions hors programme qui enrichissent le parcours.

La question de la mixité : un enjeu majeur pour la spécialité NSI

Les deux enseignants interrogés dressent le même constat : la mixité dans la spécialité NSI reste un défi.

En 2019, l’un d’eux avait une classe de Terminale composée de 50 % de filles. Cependant, en 2025, il n’en compte plus aucune.
Fabien Roca, lui, a connu une année avec 25 garçons et aucune fille en NSI, même si son établissement atteint désormais 23 % de filles en Première.

Selon eux, plusieurs freins subsistent :

  • des stéréotypes profondément ancrés (« l’informatique, c’est un truc de mecs »),
  • une absence d’exposition aux activités créatives,
  • un imaginaire encore trop associé au “geek” ou au gamer,
  • la disparition d’enseignements comme ICN (Informatique et Création Numérique), qui attiraient davantage de filles.

Pour agir, Fabien a créé NumériGirls, une journée qui réunit des professionnelles du numérique en proposant ateliers, défis, présentations de métiers et activités pratiques. Un modèle inspirant pour encourager les filles du collège au lycée à choisir la spécialité NSI et à se projeter vers des études scientifiques. La seconde édition de l’événement se tiendra le 12 mars 2026.

Des enseignants qui innovent aussi grâce au numérique

Si certains enseignants créent leurs propres outils pédagogiques, beaucoup utilisent aussi des plateformes comme Vittascience, citées par les deux témoignages.

Pour l’un, Vittascience est une ressource utile pour les collègues qui n’ont pas le temps de développer leurs propres environnements.


Pour l’autre enseignant, la plateforme est utilisée dans plusieurs contextes :

  • activités Python,
  • IA en SNT (analyse d’images, textes),
  • projets web,
  • initiation à la robotique,
  • gestion de l’hétérogénéité dans les activités en autonomie.

Un exemple marquant est le projet Mission Trésor & Robots, imaginé par les élèves de Fabien dès leur troisième semaine de spécialité NSI, destiné à des classes de CP et CM2. Une belle illustration de ce que peuvent accomplir des lycéens lorsqu’on leur donne de vrais projets numériques avec pour vocation de transmettre aux plus jeunes cet intérêt pour le numérique et les sciences informatiques.

Une spécialité NSI en constante évolution

Les enseignants interrogés considèrent que le programme de la spécialité NSI doit continuer d’évoluer pour rester en phase avec les technologies numériques actuelles.

Selon eux :

  • le programme officiel de SNT doit être mis à jour (il date de 2019),
  • les notions d’IA et de cybersécurité doivent prendre davantage de place,
  • les liens entre NSI et les exigences du supérieur doivent être renforcés,
  • la création d’un enseignement NSI complémentaire en Terminale serait bénéfique pour les élèves souhaitant poursuivre l’informatique après la Première.

Ils insistent aussi sur l’importance de multiplier les moments marquants : concours, sorties, défis, projets pratiques, ateliers, rapports de projets, activités interdisciplinaires. Ces expériences contribuent à donner du sens, à consolider les notions et à renforcer la motivation.

Une discipline essentielle pour les études supérieures et les métiers du numérique

La spécialité NSI forme les citoyens du numérique de demain.

Elle développe des compétences transversales : logique, raisonnement, créativité, compréhension des données, algorithmique, esprit critique et autonomie dans les apprentissages. Ces compétences sont fondamentales, que les élèves poursuivent en mathématiques, en informatique, en technologie, en ingénierie ou en sciences.

À travers les témoignages recueillis, une conviction s’impose :
La spécialité NSI n’est pas seulement un enseignement scientifique. C’est une discipline vivante, moderne, innovante, qui doit être valorisée, renforcée et soutenue.

La Semaine NSI est l’occasion idéale pour faire connaître ces initiatives, mettre en avant les enseignants qui innovent et accompagner la dynamique nationale autour des sciences numériques, du collège au lycée.

Dans cet article, nous avons choisi de mettre en lumière la spécialité NSI au lycée.

Mais la Semaine NSI met en valeur un ensemble beaucoup plus large d’enseignements : SNT, technologie, mathématiques, algorithmique au collège, projets interdisciplinaires et toutes les matières qui permettent d’enseigner l’informatique et les sciences numériques de façon globale et inclusive.

Pour en savoir plus sur la semaine et les événements autour de chez vous : https://www.semaine-nsi.fr/

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